Adeline FONSECA

Promotion 2012 | Développeuse recherche opérationnelle chez Mapotempo (à Bordeaux)

Date de l’interview : 16/12/2020

Présentation 

Je m’appelle Adeline, je suis d’origine française et portugaise, avec plein d’étapes en Espagne et au Portugal durant mon enfance.

J’ai un Bac ES obtenu dans un lycée français au Portugal.

Ensuite, je suis entrée en 1ère année de licence de gestion au Portugal. Cela ne m’a pas trop plu alors j’ai arrêté au second semestre et je me suis mise à donner des cours de maths.

J’ai ensuite intégré la licence MIASHS en 2012 à Grenoble. J’ai effectué 2 années dans cette formation puis j’ai fait ma 3ème année, toujours en licence MIASHS, à Bordeaux.

Après la licence MIASHS, j’ai suivi le master MAS (Mathématiques appliquées, statistique) à Bordeaux.

Pourquoi la licence MIASHS ?

Ma 1ère année d’études en gestion ne m’a pas beaucoup plu. Mon copain était en DUT Stid, et j’étais assez intéressée par ce qu’il faisait (beaucoup de maths et d’informatique), ça me plaisait bien.

De base j’aimais beaucoup les maths et l’économie. Ne sachant pas trop quoi faire à cette époque et voyant que la licence MIASHS ouvrait plein de portes, j’ai donc décidé de choisir cette formation, avec comme spécialité l’économie.

Parcours après la licence

Après la licence que j’ai terminée à Bordeaux, je ne savais pas vraiment vers quoi m’orienter.

J’ai d’abord postulé pour un master en informatique “ingénierie logiciel”. J’ai donc eu un rendez-vous avec le responsable qui m’a fait comprendre qu’il était compliqué d’entrer dans un master d’informatique pur avec ma licence, malgré mes bons résultats. On m’a alors proposé de faire une année en licence d’informatique pour rattraper le retard avant d’intégrer le master, mais j’ai refusé car je ne voulais pas perdre une année supplémentaire alors que ce n’était pas justifié par mes résultats.

J’ai ensuite entendu parler du master MAS (Mathématiques appliquées, statistique) qu’on pouvait intégrer automatiquement en venant de MIASHS. On y trouve beaucoup de spécialités tournées vers les statistiques, la finance ou encore la recherche opérationnelle (que j’ai choisie) qui correspond en fait à de l’optimisation des processus.

J’ai un peu retrouvé la pluridisciplinarité qu’on avait en MIASHS, beaucoup de maths et d’informatique, bien qu’il n’y ait pas d’économie mais les problématiques traitées sont souvent en lien avec l’économie. J’ai trouvé les sujets traités dans ce master vraiment passionnants, je suis ravie de l’avoir découvert.

Passage de la licence au master difficile ?

Non pas du tout, ce master est fait pour accueillir des étudiants de notre licence, le passage s’est fait très en douceur.

L’effectif dans les promotions de ce master est petit et l’équipe pédagogique est vraiment bonne. Si on est impliqué, il n’y a aucune raison pour que cela soit difficile.

Des projets ou des  stages pendant le master ?

Oui, j’ai fait un projet de Travail Encadré de Recherche (TER) qui consistait à trouver comment optimiser l’affectation des avions aux portes d’embarquement dans un aéroport, pour que chaque passager ne se retrouve pas à trop marcher, notamment lorsqu’il y a une correspondance entre deux vols. Ce projet a duré environ 3 mois. C’était très intéressant.

Ensuite, entre mon M1 et mon M2 j’ai fait un stage de deux mois dans un laboratoire de recherche avec mes enseignants. L’objectif était surtout d’améliorer mes compétences en informatique, j’ai dû implémenter certaines idées évoquées dans un article scientifique, je n’ai pas vraiment fait de la recherche.

En M2, après la période des examens semestriels, nous avons travaillé pendant 3 mois sur un projet d’optimisation des processus dans une usine de Renault basée en Turquie, pour concevoir les portes d’un certain modèle de voiture de la meilleure façon possible. Certaines des solutions proposées ont même été mises en place dans cette usine en Turquie. J’ai trouvé ça très intéressant.

Enfin, j’ai fini mon master avec un stage de fin d’études de 6 mois. L’objectif était d’optimiser la planification d’une conférence, connaissant les intervenants et l’intérêt des participants sur les différents sujets qui allaient être abordés. Le but était de faire en sorte que deux sujets intéressants pour une même personne ne soient pas traités en même temps.

Après le master

J’ai commencé à travailler en CDD dans le laboratoire dans lequel j’avais effectué mon stage, pendant quelques mois.

Cependant j’avais pour ambition de travailler en entreprise et un collègue de promo m’a parlé d’une entreprise (Mapotempo) qui recrutait, j’ai donc postulé et j’ai été acceptée en à peu près une semaine.

J’ai d’abord fait un CDD chez Mapotempo, puis avant d’entamer un CDI j’ai négocié pour avoir 3 mois de césure pendant lesquels je suis partie voyager en backpacking.

Situation actuelle

Aujourd’hui je suis en CDI dans une petite entreprise d’environ 20 personnes qui s’appelle Mapotempo et qui travaille sur l’optimisation logistique, en tant que développeuse recherche opérationnelle.

Toutes les personnes ou entreprises qui utilisent la logistique dans leur travail mais qui ne sont pas logisticiens peuvent faire appel à notre outil, et nous les aidons à organiser leurs tournées. Cela peut concerner des livraisons de repas par exemple ou encore un service de nettoyage, c’est très varié…

Journée type

La journée commence avec une réunion d’équipe d’environ 30 minutes avec le CTO (Chef technique) pour faire un point, expliquer ce qu’on a fait la veille, ce qui nous a posé problème ou non, sur quoi nous allons travailler aujourd’hui… Cela permet de cibler les priorités, voir si une problématique a déjà été résolue par un collègue pour gagner du temps.

Ensuite, je passe beaucoup de temps sur mon ordinateur pour faire du développement informatique dans le but d’améliorer notre API (Interface de programmation applicative), soit pour résoudre des erreurs rencontrées par nos clients, soit en faisant évoluer nos algorithmes en réponse à de nouveaux besoins clients.

Je réalise aussi des études pour les nouveaux clients et leur propose une simulation pour voir comment fonctionne notre outil et qu’est-ce qu’ils y gagneraient à l’utiliser.

Une idée de ton salaire à l’année

Je gagne environ 33000 euros brut à l’année.

Il y aura certainement une revalorisation car nous sommes encore une petite start-up en pleine expansion. 

Je pense que c’est aussi le deal en intégrant une start-up, faire des sacrifices au départ pour être récompensé plus tard.

Avec du recul, que t’a apportée la licence MIASHS ?

La licence m’a permis d’acquérir des bonnes bases et une culture scientifique assez vaste.

Le fait d’avoir combiné mathématiques, informatique et économie m’octroie une plus grande ouverture d’esprit et de meilleures intuitions lorsque je compare avec mes collègues développeurs qui n’ont pas le côté mathématiques. J’ai aussi plus de facilités à communiquer avec des personnes qui ne font pas partie de mon équipe et à traiter des problématiques touchant différents domaines. Je pense que c’est très valorisant aux yeux d’un employeur. 

Un des grands avantages de la licence est aussi le fait qu’elle m’a permis d’approfondir différents sujets et de bien réfléchir à ce que je voulais faire ensuite.

Lorsque j’ai postulé pour cette licence j’avais peur qu’en voulant se spécialiser dans tout, au final on ne se spécialise dans rien et que cela me porte préjudice, mais finalement pas du tout ; car notamment à Grenoble on approfondit bien les notions, chose qui a été remarquée par le responsable du master d’informatique que je voulais intégrer au départ lorsqu’il a vu que nous avions fait de la programmation logique et suivi un cours sur les langages formels et la calculabilité.

Et la vie à Bordeaux, c’est comment ?

La vie étudiante à Bordeaux est vraiment sympa.

Il y a des soirées plus régulièrement qu’à Grenoble, certainement dû au fait qu’à Bordeaux les étudiants viennent en général de loin et restent donc les weekend. En conséquence, j’ai pu tisser plus de liens à Bordeaux qu’à Grenoble.

Les activités sont différentes ici, mais pour moi qui suis moitié portugaise la plage et le soleil sont importants. C’est très convivial. 

La vie à Bordeaux est peut-être un peu plus chère qu’à Grenoble.